Le regard
de Marie-Charlotte Calafat,
conservatrice du patrimoine et
responsable du département des collections
et des ressources documentaires au
Centre de Conservation et de Ressources du Mucem
Interview de Catherine Cupillard
En quoi consiste la responsabilité du département des Collections et des Ressources documentaires du Mucem ?
La
responsabilité de ce département a pour objectif d’assurer une
bonne gestion des collections et fonds : ce poste consiste donc à mettre
en relation l’équipe du département, composée de deux pôles, le pôle
régie et installation et le pôle documentaire (photographe, chargées des
inventaires et des bases de données, bibliothécaires, archivistes et
documentalistes) avec l’équipe du service de la
conservation.
Il
faut ainsi s'assurer que, sur chaque dossier, chacun trouve sa place
dans les missions relatives aux collections, de l’acquisition à
l’inventaire et au récolement ou à la restauration, par exemple. Il
convient donc de penser et d'établir une stratégie globale au service
des collections au sein du Centre de Conservation et de
Ressources.
Quel type de compétences demande cette fonction ?
C’est
un poste de conservateur du patrimoine. Les compétences requises
consistent en premier lieu en l’expertise technique et scientifique en
matière de conservation, restauration, législation des collections
patrimoniales. Il s'agit de constamment penser en « mode projet » afin
que chacun des intervenants arrive avec ses compétences sur la table et
qu’on soit finalement en coordination sur chacune de ces missions. C’est
avant tout un travail en équipe.
Cela exige une vue des collections du Mucem très approfondie ?
Cela
nécessite, en effet, d’avoir une vue d’ensemble à la fois des
collections inscrites à l’inventaire du musée mais également de toutes
les ressources documentaires : archives et bibliothèque. Le travail
conduit sur le pôle histoire du musée permet d’apporter aussi une
lecture sur la gestion des collections à la faveur de l’évolution des
institutions qui les ont abritées, mais aussi des disciplines, du
folklore à l’ethnologie jusqu’à l’anthropologie auxquelles elles sont
associées.
En quoi cette fonction au Mucem est-elle spécifique par rapport à d’autres musées ?
L’ouverture des réserves aux publics est une expérience récente et
nouvelle dans les musées. Le Mucem a été l’une des institutions
pionnières dans cette démarche consistant à concevoir à Marseille des
réserves qui soient à la fois un outil d’étude et de recherche pour
l’équipe scientifique du musée, mais aussi par ailleurs pour tout un
chacun. Le projet de l’agence d’architecture Corinne Vezzoni, associée à
André Jollivet, répond pleinement à cette ambition.
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